Et moi, et moi, et moi ? chantait Jacques Dutronc. Pas facile de sortir de soi pour laisser une place aux autres...
Le centre du monde
Comment apprendre à lâcher prise ? Nous observons le monde depuis notre tour de contrôle interne, édifiée par notre éducation et nos expériences. Le risque est de penser que nous détenons la vérité. La tentation est grande d’imaginer que tout tourne autour de notre petite personne. Après tout, il faut être sacrément costaud pour tenir le coup, noyé au milieu de sept milliards d’individus, sur une planète qui navigue dans le cosmos ! Avoir de temps à autre une petite angoisse existentielle me paraît tout-à-fait sain !
Tout est sous contrôle !
Nous tentons de pallier à nos angoisses et à nos peurs latentes. Elle sont dues à tout ce qui nous échappe en ce bas monde, au manque de reconnaissance et à nos blessures d’enfance notamment. Nous avons tendance à vouloir tout contrôler. A remplir nos angoisses avec de l’argent, de l’amour, du pouvoir, ou n’importe quoi d’autre. Pourtant, le sage indien Krishnamurti nous rappelait que se sentir inadapté dans ce monde était le signe d’un esprit sain !
La peur de la dissolution
Le révolutionnaire, poète et philosophe indien Sri Aurobindo l'affirmait : "L'ego fut une aide, l'ego est l'entrave." Il nous faut donc mourir à nous-même pour naître à autre chose. A une autre dimension de notre être. Ce n’est pas simple, car cela nous demande de lâcher prise. C’est le moment où nous perdons le contrôle illusoire que nous avions sur nos vies. Contrôle illusoire, mais rassurant. Ce passage où nous « mourons à nous-même », c’est-à-dire à nos peurs, à nos doutes et à notre ego, nous donne la désagréable impression de nous dissoudre. Ce qui peut avoir pour effet de nous crisper plus encore.
Détendons-nous...
Si nous parvenons à dépasser la peur de la dissolution, et le sentiment de ne plus exister, et que nous pouvons réellement lâcher prise. Nous atteindrons le changement. Une forme de liberté inconnue jusqu'à présent. Nous aurons la surprise de découvrir que nous possédons des ressources insoupçonnées. Et cela produira en nous un authentique soulagement. Le fameux "Et moi, et moi, et moi ?" pourra peut-être alors devenir un « Et nous ?» et nous donner envie de tisser des liens sereins et apaisants.
