Quand nous n'écoutons pas nos souffrances, notre corps prend la parole. Il a alors les maux pour le dire...
Parole, parole
La somatisation. Nous sommes nombreux à avoir fait l’expérience d’un dîner auquel nous n’avions pas envie d’assister sans oser le décommander, où nous n’avons finalement pas pu nous rendre car nous étions « malade comme un chien ». Ou ce week-end en famille, prévu de longue date, auquel nous songions avec des pieds de plomb, et auquel nous avons à échappé grâce à une bonne bronchite. Lacan disait que « Les mots savent de nous des choses que nous ne savons pas », nous pourrions dire que notre corps, lui aussi, sait de nous des choses que nous ignorons.
Vous avez un message !
Notre corps ose dire des choses qui nous effraient, que nous n’osons pas formuler avec des mots de peur de blesser, de tout remettre en question, de nous exposer. Notre corps ne nous laisse pas le choix, il s’exprime, peu importe les conséquences sur nous-mêmes ou sur les autres. Il a le don de rompre le pacte du silence et des convenances, il se joue de nous, il nous rappelle qui commande, il nous invite à l’humilité. Pas toujours simple cependant de décoder ses messages. Il n’est pas rare d’entendre nos proches avouer, au moment d’une bonne grippe, que de toutes façons ils étaient à bout, qu’il était temps qu’ils arrêtent. Le corps s’autorise tout seul ce que nous nous empêchons de faire.
Mon corps, ce héros
Ne perdons pas de vue tout ce qu’il est capable d’endurer avant de s’exprimer par la douleur, la blessure, le burn-out. Bref, par la somatisation. Il peut parfois s’écouler des années avant qu’il ne lâche, des années au cours desquelles nous prenons sur nous jour après jour. Notre corps est souvent d’une incroyable résistance, il est capable d’avancer sans rien nous demander, jusqu’au jour où il nous rappelle à l’ordre. C’est un moment très dur à vivre, l’impression d’une trahison, d’une injustice. Les moments où notre corps ne répond plus nous obligent à changer notre perspective, à envisager les choses autrement. Nous vivons douloureusement ce coup d’arrêt dans nos habitudes, dans notre rythme. Et dans certains cas, nous devons faire face à des maladies graves.
Présents à nous-mêmes
Développer la présence à nous-mêmes, la capacité d’écoute, la conscience de nos limites, ou encore connaître nos failles est essentiel pour ne pas prendre l’habitude d’aller au-delà de ce que nous pouvons supporter. Notre corps n’a alors pas besoin d’attirer notre attention et de craquer quand nous ne voulons ou ne pouvons pas entendre. C’est un apprentissage utile, qui nous permet de nous connaître et de mieux nous prendre en compte.