Il existe différents courants dans la psychologie, et on a parfois un peu de mal à s’y retrouver ! Parmi eux, on parle beaucoup du courant humaniste, appelé aussi la troisième voie. En quoi consiste-t-il ?
La mise en valeur de notre potentiel
Le courant humaniste est apparu dans les années 60. Il repose sur une conception positive de la personne. Ce courant humaniste est également appelé la troisième voie, face à la psychanalyse et au comportementalisme. La psychologie humaniste affirme l’existence en chacun de nous d’une dynamique naturelle, d’un potentiel de croissance inné, d’une capacité de créativité qui a pour but de nous permettre de réaliser notre plein potentiel. C’est ce que le célèbre docteur en psychologie Carl Rogers, le fondateur de l’Approche Centrée sur la Personne que je pratique dans mon cabinet, appelait « la tendance actualisante ».
Il avait observé, enfant, que des pommes de terre entreposées au fond de la cave de la maison familiale, se développaient malgré tout, et allaient vers la lumière. Il considère chacun de nous comme un organisme vivant qui, sous l’effet de la poussée de vie, est appelé à épanouir pleinement ses capacités.
Un profond respect du vivant :
La psychologie humaniste place l’humain au coeur du travail thérapeutique en se centrant, non pas sur les symptômes mais sur la personne. Elle affirme la valeur profonde du vivant, tout en étant conscient de la difficulté de l’expérience humaine. Voici ce qu’écrivait Carl Rogers à ce sujet :
« Même si je suis conscient de l’incroyable taux de destruction, de cruauté, et de comportements malveillants dans notre monde, depuis les guerres insensées jusqu’aux agressions dans la rue, je pense que l’homme n’est pas démoniaque de nature. Dans un climat psychologique qui permet des choix et un développement, je n’ai jamais connu un individu qui a choisi la cruauté ou un cheminement destructeur. Le choix se fait toujours vers une plus grande socialisation et vers l’amélioration des contacts avec autrui. Ainsi, mon expérience m’a amené à croire que ce sont les influences culturelles qui sont les principaux facteurs de comportements démoniaques… Je vois les membres de l’espèce humaine comme les membres des autres espèces comme essentiellement constructifs dans leur nature fondamentale, mais endommagés par leurs expériences. »
Abraham Maslow :
Abraham Maslow, docteur en psychologie, est le concepteur de la fameuse pyramide qui porte son nom, la pyramide de Maslow, qui répertorie les principaux besoins humains. A la base de cette pyramide, on trouve les besoins physiologiques, puis les besoins de sécurité. Viennent ensuite les besoins d’appartenance (affectifs), puis les besoins d’estime. Au plus haut niveau de la pyramide, on trouve les besoins de réalisation personnelle. Ce n’est que lorsque chacun de ces besoins est satisfait qu’on peut passer au suivant. En 1961, Abraham Maslow a réuni un ensemble de psychologues qui se reconnaissaient dans la psychologie humaniste. Ensemble, ils ont créé ensemble « l’American Association for Humanistic Psychology » dont les principaux chefs de file ont été : Abrahalm Maslow, Rollo May, Gordon Allport, Paul Tillich, Victor Frankl, célèbre inventeur de la logothérapie (je vous conseille la lecture de son ouvrage "Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie"), et surtout Carl Rogers, qui a créé l’Approche Centrée sur la Personne.
L’Approche Centrée sur la Personne :
L’Approche Centrée sur la Personne affirme des valeurs de bienveillance, d’empathie et d’authenticité. Les travaux de Carl Rogers ont énormément influencé le champ de la relation d’aide et des métiers d’accompagnement et du social, dans des domaines aussi variés que la santé, l’éducation, la pédagogie, la médiation, et bien sûr la psychologie. Carl Rogers a passé sa vie professionnelle à explorer le processus de changement chez les individus et à définir les principes qui facilitent le développement de la personne. Il est le seul psychologue à avoir été honoré à deux reprises par l'American Psychological Association (APA), pour sa contribution scientifique et plus tard pour sa contribution professionnelle. Son travail s'est ensuite étendu à la pédagogie et à la résolution des conflits internationaux. Il a notamment facilité des rencontres interculturelles en Irlande, en Amérique Centrale, en Afrique du Sud et dans de nombreux pays occidentaux. L’œuvre et l’action qu’il a menées lors des vingt dernières années de sa vie lui ont valu d’être nommé pour le prix Nobel de la Paix en 1987. À l’occasion de ses 85 ans, l’ancien Président des États-Unis, Jimmy Carter, lui-même prix Nobel de la Paix en 2002, a salué en lui « un faiseur de paix universellement connu et hautement respecté. »
La psychologie humaniste en bref :
- Elle met en lumière le potentiel humain en reconnaissant à chacun d’entre nous la capacité de croître et de se développer
- Elle reconnaît qu'il existe en nous une tendance actualisante, un élan qui cherche à s'accomplir
- Elle met l’accent sur notre engagement et notre responsabilité
- Elle respecte profondément la liberté de chacun et n’impose rien dans le cadre thérapeutique
- Elle favorise le développement de la créativité
- Elle permet d’acquérir un savoir sur soi, mais surtout de faire une expérience de soi
- Elle s'appuie sur l’expérience vécu, sur les émotions, sur le ressenti du corps
- Elle accueille les personnes avec toutes les parties qui les composent, sans émettre de jugement
- Elle considère que c’est la relation patient/thérapeute qui permet de se transformer, et elle respecte le rythme de chacun
- Elle pose sur chacun de nous un regard positif et sans jugement
- Elle fait une place de choix à l’empathie, c’est-à-dire à la capacité de se mettre à la place de l’autre, pour mieux l’accompagner…